Cette fable, que vous connaissez peut-être, nous vient de l’écrivain et poète Charles Peguy (1873-1914).
Sur la route vers son pèlerinage à Chartres, Charles Péguy voit un type fatigué, abattu, suant, qui casse des cailloux.
Il s’approche de lui et lui demande:
– Que faites-vous, Monsieur ?
– vous voyez bien, je casse des cailloux, c’est dur, j’ai mal au dos, j’ai soif, j’ai faim.Je fais un sous métier, je suis un sous homme .
Il continue son chemin, et voit un peu plus loin un autre homme qui casse les cailloux; lui n’a pas l’air aussi mal que le précédent:
– Monsieur, qu’est ce que vous faites ?
– Eh bien, je gagne ma vie. Je casse des cailloux, je n’ai pas trouvé d’autre métier pour nourrir ma famille, je suis bien content d’avoir celui là .
Péguy poursuit sa route et s’approche d’un troisième casseur de cailloux, qui estsouriant et radieux. Ses yeux brillent :
– Moi, Monsieur, dit-il, je bâtis une cathédrale.
Moralité de cette fable ?
Allez, vous avez compris: quand on a une cathédrale dans la tête, on ne casse pas les cailloux de la même manière.
L’envie de performance n’existe que dans la représentation. C’est toujours le fruit d’une élaboration. On doit la travailler, cette envie, la faire mûrir. Ce n’est pas quelque chose que l’on peut décréter pour les autres. On doit la construire dans le temps et dans l’échange.
C’est pourquoi le chemin qui mène à la performance opérationnelle, c’est à dire la façon d’impliquer et d’associer les collaborateurs de votre entreprise, et de leur donner envie, est le point déterminant de la réussite de votre projet.